Inscrit le : 11/04/2008 Messages : 1
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Avec la mondialisation et notre développement touristique, il est important de cultiver et de communiquer sur nos points forts et notamment sur notre identité provençale. La communauté entrepreneuriale se mobilise donc, à l'initiative notamment de René Tribolo (Patrons Indépendants) auprès des pouvoirs publics pour faire accepter que notre Région cesse d'être identifiée par des initiales incompréhensibles à l'étranger, mais par le terme porteur et fédérateur "Provence".
Dans cette droite ligne, pas de PACAiens ou de PACAiennes qui tiennent, mais tout simplement des provençaux.
Ce qui paraitrait n'être qu'un détail dans ce débat est en fait essentiel à l'avenir de notre identité culturelle, sociale et économique et à sa reconnaissance.
UNIOUN PROUVENÇALO
Groupement d'associations de culture provençale
"PACA", TOUT LE MONDE Y PERD !
RENDONS À LA RÉGION SON NOM DE "PROVENCE"
ARGUMENTAIRE
Ne soyons plus la seule région de France
à ne plus être connue que par son acronyme,
alors qu'elle est la région de France la plus célèbre au monde !
LE CONSTAT
La région Provence-Alpes-Côte d'Azur, ainsi dénommée pour faire valoir sa diversité interne (Provence, Alpes du Sud, Pays Niçois), est victime depuis plusieurs années déjà de la longueur de son nom. Celui-ci est abrégé dans un acronyme, Paca, qui jouit aujourd'hui d'une grande notoriété en France.
Cet acronyme est utilisé par les autorités publiques, locales, régionales ou nationales, les médias, les milieux économiques… On peut estimer que, pour l'opinion publique française, il est bien identifié comme le nom d'une région administrative située au sud-est de la France.
Cela permet son usage généralisé comme acronyme, sans besoin d'en préciser la signification. Les administrations d'État comme les médias l'utilisent de plus en plus sans autre précision : plusieurs ministères publient des tableaux de données statistiques en indiquant simplement "PACA", seule région dont le nom est ainsi réduit à un acronyme ; les médias localisent une information
régionale en la situant en PACA (exemple du journal "Aujourd'hui en France", dont le tour des régions quotidien s'intitule "PACA" pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur).
Internet illustre bien cette généralisation. Le moteur de recherches Google référence ainsi près de 8,8 millions de pages web sur lesquelles figure l’acronyme "Paca" alors qu’elles ne sont que 268.000 à donner l’intégralité du nom Provence-Alpes-Côte d’Azur !
En s'appuyant sur cet usage, la Commission nationale de toponymie, chargée d'étudier les noms pouvant être donnés aux habitants de chaque région française, a pu envisager de décider d'appeler "Pacaïens" les habitants de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
LE PREJUDICE POUR LA REGION PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR
Longtemps, le combat pour le changement de dénomination de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur était l'apanage du milieu régionaliste. En premier lieu, parce que "Paca" rappelle le provençal « pacan » (niçois : pacanart), qui est un homme rustre, grossier, arriéré. Ce mot péjoratif ancien reste en usage courant, ayant donné en français de Provence des mots méprisants tels que pacoule ou pacoulin. Par ailleurs, le risque d'effacement du nom de "Provence" était ressenti comme un danger culturel et identitaire, pas nécessairement comme un danger économique. Or l'acceptation tacite de l'usage de "Paca" est une menace économique.
Dépourvu de tout contenu culturel, historique et géographique, l'acronyme "Paca" est une perte pour la renommée de notre région et ne permet pas sa valorisation.
Alors que Provence est un atout, "Paca" est une entrave pour la promotion des productions agricoles, piscicoles, agroalimentaires, industrielles et artisanales de la Provence-Alpes-Côte d'Azur. Rappelons au passage que les produits provençaux génèrent un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros (1). Et que dire du préjudice touristique pour une région qui attire chaque année 35 millions de visiteurs et qui est la première destination touristique des Français !
Si on "vend" de la Provence, personne ne vend du "Paca". Cette réalité simple, tous les acteurs économiques provençaux l'appliquent au quotidien. En revanche, les fédérations professionnelles usent de l'acronyme "Paca", les organismes officiels chargés de développer la fréquentation touristique de la région font de même…
Si les Japonais savent où se situe Iter, c'est parce qu'il est implanté en Provence, région qui suscite leur engouement, et non pas en Paca ! De même, demain, l’huile d’olives de Paca aura-t-elle autant d'attrait que celle de Provence ? Et qui rêvera d’aller en vacances en Paca ?
Il est donc temps que les acteurs socio-économiques prennent conscience que la généralisation de l'acronyme "Paca" revient à se priver de la valeur économique attachée au seul nom de Provence.
LA NECESSITE DE CHANGER LE NOM DE LA REGION
La région peut-elle prendre le nom de Provence ? Historiquement, c'est possible. Il n'est pas une parcelle du territoire de la région qui n'ait été concernée par la Provence historique. Le Pays niçois a été provençal jusqu'au XIVème siècle. Les Hautes-Alpes par le comté de Forcalquier l'ont été jusqu'au XIIème siècle et de tout temps par les évêchés d'Embrun et de Gap qui couvraient principalement la Provence.
Le sentiment d'identité provençale n'y est pas totalement absent. Dans le sud des Hautes-Alpes, le parc naturel régional en gestation s'intitule "Baronnies provençales". Plusieurs localités des Hautes-Alpes (Laragne, Serres ou Rosans) se placent volontiers "en Provence", Gap veut se situer "entre Provence et Dauphiné", Embrun revendique son surnom de "Nice des Alpes"…
Pour ce qui est de la Côte d'Azur, à l'ouest du fleuve Var, elle affirme son appartenance provençale. Reste le cas plus délicat de Nice, très attachée à son identité spécifique. Mais celle-ci se résume-t-elle à la "Côte d'Azur", seule présente dans la dénomination "Provence-Alpes-Côte d'Azur" ?
De plus, l'histoire rappelle que Nice a une part d'identité provençale. Les ducs de Savoie dénommaient ainsi le pays niçois "Terra Nova de Prouvença" ou "Nissa de Prouvença". Nice n'est-elle pas dite depuis le moyen-âge "cap de Prouvènço" et Cavour n'évoquait-il pas "Nizza di Provenza" ?
Au demeurant, que le nom de Provence englobe également le pays niçois et les Hautes-Alpes n'empêcherait aucunement la dynamique des spécificités locales, comme l'a toujours permis cette région de tradition fédérative.
Aujourd'hui, la généralisation de l'acronyme "Paca" est un désavantage pour tous les pays de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Dans "Paca", on ne retrouve ni les Alpes du Sud, ni la Côte d’Azur, ni la Provence. Avec "Paca", tout le monde y perd !
Pour tous ces pays provençaux, se retrouver, avec ses spécificités et son identité propre, sous le vocable "Provence" est au contraire un atout. Qu'il s'agisse de notoriété, d'image ou de culture, la Région a intérêt à retrouver son nom historiquement fondé de Provence, qui est un véritable atout économique et touristique.
Ne soyons plus la seule région de France à ne plus être connue
que par son acronyme, alors qu'elle est la région de France la
plus célèbre au monde !
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1 - Source : Etude sur le poids économique de la culture provençale, université d’Avignon et des
pays de Vaucluse (département AES) / Unioun Prouvençalo, mai 2000. Estimation réalisée à
partir d'un fichier de 1260 entreprises de produits provençaux : 4,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires direct et 700 millions d'euros de dépenses auprès de fournisseurs provençaux.
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